Ma Saintelyon 2013

affiche_saintelyon

Il y a un bon moment que j'avais pris RDV pour cette Saintélyon 2013, mythique épreuve running de la région. A la base, ce n'est pas du tout le type d'épreuve qui retient mon attention : trop de route, trop de monde, ... Mais l'idée était de voir ce que je pouvais donner sur des épreuves de cette distance car je souhaite m'engager sur des formats ultra dès l'an prochain et la Saintélyon comporte l'avantage de n'avoir pas trop de dénivelé sur les 75km.

J'avais fait une préparation intéressante étalée sur 8 semaines et étais en pleine possession de mes moyens le jour J. La seule inconnue restait les conditions de course qui allaient nous attendre : ça allait être une vraie saintélyon, avec de la neige, du verglas, de la boue, du froid...

En fait, l'attente aura été beaucoup plus "étrange" que sur les autres courses car d'habitude, on part le matin (levé, ptit dej, enfilage de baskets et course!!) alors que là, on passe toute sa journée à cogiter et attendre l'heure H.

Delphe étant passée récupérer mon dossard le samedi à la mi-journée, je n'avais pas grand chose à faire à part me reposer et gérer mon hydratation/alimentation d'avant course.

dossard_sainte_lyon

La fin de journée est consacrée au "comatage" devant PSG/Sochaux et le festival Zlatanesque :-)

19h30, dernier repas pris tranquillement... 21h00, je m'équipe... Le choix se portera sur 2 couches à manches longues en haut + veste, un collant long + manchons booster en bas, un buff sur la tête et une paire gants... 21h30, Delphe m'emmène à Sainté, direction le Parc des expos où on tournera 2 minutes pour trouver un lieu de dépose correct. 22h30, la température oscille entre -2 et -3°C sur Sainté. Nos amis les footeux de l'ASSE (Bouuuh!!) ont même été obligés de reporter leur match en raison d'un terrain gelé! Beauseigne!

Je passe déposer mon sac à la consigne pour le retrouver dimanche matin sur Lyon pour me doucher et me changer. L'organisation semble bien rôdée!

Puis je rentre dans le Parc des expos et c'est là qu'on se rend compte de la grosse machine qu'est la Saintélyon... Une énorme fourmilière avec des coureurs dans tous les sens, certains sont même couchés et dorment dans leur duvet...

Moi, tout ce monde, ça me fane... Alors, j'en profite pour aller reconnaître la ligne de départ. Le contraste est, comment dire... saisissant :

ligne_depart_saintelyon

Personne ou presque! Bon, il faut dire qu'on est à h-1 est qu'il pèle vraiment dehors!!

Je retrouve les filles du club qui sont inscrites sur 2 relais à 4. Le temps de discuter un peu, d'échanger sur les conditions de courses et il est rapidement 23h30. Je décide alors d'aller sur la ligne pour me placer dans le bon SAS de départ, juste derrière les coureurs élites.

Comme quoi le monde est petit, je me retrouve juste à quelques mètres d'Olivier, un ami de l'OrientExpress42, mon club d'orientation. Ils ont mis en place un relais mixte de haute-voltige composé d'Olivier, Lucile, David et Nico (bien leur en a pris puisqu'ils finiront 8ème relais au scratch et 1er relais mixte!!! Huge!). On discute des conditions qui nous attendent sur les sommets puisqu'il habite sur le tracé et il me confirme qu'il faudra être prudent.

Ca y est, l'heure approche vraiment et les jambes me démangent. Impatient d'en découdre!!

depart_saintelyon

Le décompte est lancé, le speaker hurle dans son micro, 10...9..........3...2...1

C'est parti... J'ai tous mes temps de passage en tête et sur mon bidon!! Le départ est rapide. Les 7 premiers kilos sont très urbains et vont nous mener jusqu'à Sorbiers où la STL débutera vraiment.

Ca part vite avec des allures aux environs de 15km/h. Je suis à côté de Maud Gobert (championne du monde de trail 2009) pendant de nombreux km.

Ca y est, on est sur les premiers sentiers, je suis bien placé, aux avants postes, à mon rythme. Les jambes sont là. Au top!

10ème kilomètre, on commence à trouver la neige et surtout... les premières plaques de verglas!! une vraie patinoire. Devant moi, c'est l'hécatombe. Je vois 2 puis 3...4 gars se ramasser lamentablement. Je m'arrête prendre soin d'un type dont la tête a violemment heurté le sol et qui s'est ouvert l'arcade. Il me dit que ça va. Je continue donc en prenant le soin de courir sur les bordures, dans la neige fraîche pour ne pas glisser. Maud est toujours par là.

Quelques centaines de mètres plus loin, c'est un gars avec qui j'ai déjà couru qui me reconnaît (Xavier Neige-Font, un top coureur!). On discute 2 minutes. Sans forcer, je prends un peu d'avance et arrive sur une deuxième portion verglacée... Et là, c'est le drame, je me vautre lamentablement et en tentant de me rattraper, j'ai le genou qui part en travers!!! Aïie, la douleur est vive. La cheville a pris un coup aussi. Xavier me rattrape et me demande si ça va. On est km 13 et j'ai vraiment peur que ma course s'arrête là!!

Je repars en trottinant tranquillement... La douleur me lance mais je serre les dents en me disant que le premier ravito est à 3 km seulement et qu'il y aura sûrement un point médical.

Finalement, je ne m'arrêterai pas, de peur que le doc me dise de stopper mais aussi en me disant que si je m'arrête, le froid va accentuer la douleur.

Mes temps de passage sont plus que respectés, je suis très en avance.

Les km défilent malgré la douleur. Ste-Catherine, je prends rapidement une soupe. La minute d'arrêt est difficile. Au redémarrage, mon genou me ralentit vraiment!!

Arrive la plus grosse bosse (mais aussi la plus grosse ambiance du parcours) avec le bois d'Arfeuille qu'on prendra dans le sens de la montée. Je continue ma progression en gagnant même quelques places.

Je me présente à Saint-Genoux (oui oui...) et là, je ne sais pas si c'est la fatigue, la pleine nuit... mais je pense à l'ironie de la situation : moi et mon genou dans le cartable, qui arrive à St-Genoux le bien-nommé... Hep, vous n'auriez pas un cierge ou un lumignon, histoire que je puisse finir la course ;-))

Entre-temps, je reçois un sms de mon frère et de ma femme qui me font chaud au coeur.

J'arrive à Soucieu-en-Jarrest toujours un peu en avance sur mes temps de passage, mais cette avance a considérablement diminué. J'en profite pour envoyer un ptit sms à ma famille qui a prévu de venir m'encourager à Chaponost. On arrive sur mes terres de jeunesse, où j'ai arpenté les chemins sur mon VTT.

Ca y est, Chaponost, km 63... Déjà plus de 50km avec le genou en vrac! Comme quoi, le mental est vraiment important voire primordial dans ce sport.

Delphe est là avec sa soeur Corinne et sa maman. Corinne a même pris le mégaphone. A 5 heures du mat, c'était vraiment cool!!! Ca me rebooste, en plus, elle fait même quelques centaines de mètres à mes côtés. De quoi me regonfler pour les derniers km.

J'arrive au ravito de Beaunant. Je n'ai plus d'avance sur mes temps de passage, mon genou droit me tire vraiment et j'ai l'impression que mon allure a pris un sacré coup. Mais bon, je suis toujours 78ème...

Les 8 derniers kilomètres vont confirmer mon impression. C'est dans la dernière bosse que je me fais doubler par la 2ème et 3ème féminine. Je perdrais ainsi une vingtaine de place. J'arrive enfin à la Mulatière, quelques 200 marches à descendre et je me retrouve sur les quais de Saône au petit matin.

2 ponts à traverser, puis c'est l'arrivée dans le Parc de Gerland. J'essaie de tirer sur la machine pour finir en 7h30, mais y'a plus de jus dans les chaussettes, j'suis sec!

Je me fais allumer à coup de flashs par les photographes officiels de l'arrivée (je suis impatient de voir la sale tronche que j'avais avec le masque de la douleur). Ca y est, ma première (et sûrement seule) STL est bouclée en 7h34. Je termine dans le top 100 (98ème/5090 classés) et 54ème senior. Je décroche donc ma Sainté d'or (diplôme à venir). Pas mal au vu des conditions de course

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J'en profite immédiatement pour passer au point médical pour voir un doc pour mon genou. J'attends environ 15 minutes au milieu des perfusés et autres éclopés de la nuit. Le doc me rassure et me dit qu'à priori, les ligaments ne sont pas touchés!

Hop, direction le ravito d'après course que je trouve très léger pour une course de cette envergure.

Je récupère mon sac après 15 minutes de recherche dans un bordel sans nom. Je cherche ensuite les douches hommes... Ah, elles sont vers le virage Nord du stade Gerland. Encore 500 m de plus (au point où j'en suis, pas de soucis, je ne compte plus). 2 blocs de 10m² pour doucher plus de 10000 gars!!! Faut aimer la promiscuité!! Promis, je n'ai pas fait tomber mon savon ;-) Franchement, au niveau orga, c'était très limite, mais bon...

Je suis propre, et je sens la rose. Re 500 mètres pour aller vers l'espace soin/détente et le repas d'après course.

Je passe voir des podologues très sympas (qui prendront même mes pieds en photos pour une ampoule "originale" entre les orteils!) qui s'occupent de mes pauvres petits pieds meurtris par l'humidité.

Repas d'après course avec les filles du relais... puis Delphe arrive pour me récupérer et aller passer la journée en famille pour un ptit repas sympa.

Je vous promets que le soir, je n'ai pas demandé mon reste. 20h, au lit et je sombre comme une masse.

Avec le recul, je me dit que sans ce souci de genou, j'aurai sûrement pu accrocher un top 50 mais bon...

profil_saintelyon_2013

En conclusion, on peut-dire que c'est une course à faire au moins une fois dans sa vie de coureur. Je préfère largement les courses de montagne vers lesquelles je retournerai dès l'an prochain.

Pour le moment, je raccroche les baskets pour 2 raisons :

1 - C'est la fin de ma saison programmée

2 - Le doc m'a dit de ne pas recourir jusqu'à nouvel ordre car IRM ce merdredi 11/12 pour voir dans quel état est mon genou... Espérons que ce ne soit pas trop méchant.

 

Portez vous bien et à bientôt. Et si vous avez envie de m'écrire ou de commenter cet article, n'hésitez pas!

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